Nouveaux projets de Rapibus et plan régional des transports collectifs de l’Outaouais : les citoyens attendront longtemps l’autobus

Des membres de l’Outaouais de TRANSIT ont expédié cette semaine une lettre ouverte aux médias. Celle-ci a été reprise dans le journal Le Droit et dans GaïaPresse. Nous reproduisons ici l’intégrale.

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Lettre à l’éditeur

Manque de soutien régional aux transports collectifs

Nouveaux projets de Rapibus et plan régional des transports collectifs de l’Outaouais : les citoyens attendront longtemps l’autobus

Début septembre, on rapportait dans Le Droit que « la réalisation complète du projet de Rapibus demeure incertaine ». Malgré l’état d’avancement des travaux pour la première phase, on peut s’inquiéter du retard que subit la région pour le financement gouvernemental de ses infrastructures de transports collectifs, en attendant le premier départ de Rapibus, mais aussi les projets d’expansion de celui-ci et la mise en œuvre du Plan d’action régional intégré du transport collectif et adapté de la région de l’Outaouais.

La Société des transports de l’Outaouais, en créant des voies de transports collectifs en site propre, comme le Rapibus, vise à mieux répondre aux besoins des navetteurs en réduisant notamment les temps de déplacement et la congestion. On sait que c’est là une voie prometteuse pour faciliter la mobilité durable, tout en renforçant l’économie et la qualité de vie des citoyens de l’Outaouais. Or, la région ne peut se permettre de retarder de tels projets structurants de transports collectifs alors que l’engagement financier du gouvernement du Québec est nettement insuffisant pour répondre aux besoins de développement.

Sur le plan régional, les résultats d’une Stratégie interprovinciale de transport collectif dirigée par la Commission de la capitale nationale sont toujours attendus. On observe, entre temps, des développements du côté ontarien. Le gouvernement du Québec ne doit plus attendre pour soutenir financièrement la mobilité durable des gens de l’Outaouais. D’autre part, le fédéral aussi pourrait en faire plus, alors qu’il est le seul pays du G8 à ne pas avoir de politique nationale de transport en commun.

L’enjeu des transports mérite une meilleure planification à long terme. La possibilité de la construction d’un autre pont interprovincial doit être étudiée avec circonspection pour ne nuire aux investissements en transports collectifs, moins coûteux et plus durables. Il faut donc une offre structurée et efficace qui répond aux besoins des navetteurs et qui s’arrime avec les réseaux de transport de la ville d’Ottawa.

Au Québec et ailleurs, on réalise de plus en plus le manque de modes de transports durables à la portée des citoyens. Les enjeux environnementaux, économiques et énergétiques tracent la voie à suivre dans le développement des transports collectifs. Le gouvernement du Québec devrait s’engager, dès maintenant, à soutenir les projets d’expansions de la Société des transports de l’Outaouais en plus des transports collectifs en milieux ruraux.

TRANSIT, la nouvelle Alliance pour le financement des transports collectifs, estime que le développement de ces réseaux doit recevoir une attention prioritaire des gouvernements. Nous y avons joint nos forces en sachant qu’il n’est plus l’heure de ralentir les projets comme le Rapibus et que le développement de la mobilité régionale et gatinoise passe par des investissements majeurs en transports collectifs.

Signataires

Nicole Desroches, directrice générale, Conseil régional de l’environnement et du développement durable de l’Outaouais

Vanessa Normand, directrice, Ouest du Québec, Vivre en Ville