Capitale-Nationale – De la nécessité de financer les transports collectifs

Des membres de TRANSIT de la région de Québec ont exprimé un point de vue sur les besoins, pour la région de la Capitale-Nationale, de financer les transports collectifs. La lettre est parue dans le journal Le Soleil et dans Québec Hebdo. Nous reprenons ici l’intégrale:

Mobilité durable : sans argent frais pour les transports collectifs, le Plan de mobilité durable de Québec et les grands projets de Lévis sont compromis

Le 10 juin 2010, la Ville de Québec dévoilait en grande pompe une version préliminaire de son Plan de mobilité durable. Un an plus tard, le document final est prêt. Il ne manque que l’engagement ferme du ministère des Transports à assurer la réalisation des projets majeurs qu’il contient, dont le tramway.

La rentrée nous rappelle que la congestion frappe maintenant Québec, et que ce phénomène s’aggrave constamment, réduisant d’autant l’attrait de la Capitale-Nationale. Pour arrêter cette tendance, la région doit prendre des décisions courageuses en matière de mobilité durable.

Les élus locaux comprennent la situation, avancent de nouvelles façons de concevoir la mobilité et le maire de Québec affirme en faire une priorité.

Sur la Rive-Sud, les élus et la Société de transport de Lévis ont de grands projets, notamment de bus à haut niveau de service circulant sur plusieurs kilomètres de voies réservées. Encore là, le soutien du ministère des Transports sera essentiel mais n’est toujours pas confirmé.

Les objectifs de la région en matière de mobilité durable sont à la hauteur des défis : doubler la part modale des transports collectifs d’ici 2031 et doubler l’offre de service tout en diminuant le temps moyen de trajet.

Malheureusement, l’état des réseaux en place ne permettra pas d’atteindre ces objectifs sans investissements majeurs dans les infrastructures de transport collectif.

Voilà notre crainte : nos infrastructures routières sont vieillissantes et nécessiteront la multiplication de grands chantiers, entraînant une congestion plus grave encore et des dépenses de plusieurs milliards de dollars. Il sera alors facile de sombrer dans le vieux réflexe d’investissements « tout à l’auto » et de se priver ainsi d’argent qui devrait servir à améliorer les transports collectifs.  Pour éviter de tomber dans ce travers, le ministère des Transports doit établir rigoureusement ses priorités locales.

L’entretien et le développement des transports collectifs doivent recevoir la même attention que la réfection du réseau routier stratégique, estime TRANSIT, l’Alliance québécoise pour le financement des transports collectifs, dont font partie plusieurs groupes de Québec. Lancé il y a deux semaines, TRANSIT alimente la réflexion sur la crise du financement des transports. L’alliance souligne le rôle déterminant des transports collectifs, qui sont les modes de transport les plus performants aux plans économique et environnemental et qui utilisent de la manière la plus efficace l’espace disponible sur le réseau routier.

 

Le financement des transports collectifs est crucial pour maintenir le dynamisme de la région de la Capitale : sans argent frais pour les transports collectifs, le Plan de mobilité durable de la Ville de Québec et les grands projets de Lévis sont compromis. 

Seulement sur le territoire de l’agglomération de Québec, le transport en commun permet plus de 44 millions de déplacements par an : autant de voitures qui ne congestionnent pas les routes et optimisent l’emploi des infrastructures existantes.

Les transports collectifs font partie intégrante de la solution aux problèmes actuels de mobilité. Cette réalité doit se traduire dans les priorités du ministère des Transports, qui doit dès maintenant s’engager à soutenir le développement de la mobilité durable.

 

Représentants de TRANSIT à Québec :

Alexandre Turgeon, Conseil régional de l’environnement Capitale nationale

Christian Savard, Vivre en Ville

Catherine Boisclair, Accès transports viables

 

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